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Beauzée sur Aire
La Papeterie devant laquelle est mort au combat mon grand-père Aimé est un lieu-dit à 1 km au Nord de l’entrée du petit village de Beauzée-sur-Aire.
L’endroit est en fait un ancien moulin à eau à l’abandon, alimenté par la rivière Aire.
Il a été édifié en 1636 sur les ruines d’un ancien monastère de jeunes filles. La papeterie utilisait la force du moulin pour déchiqueter des vieux chiffons et en faire du papier pour une consommation locale. A partir de 1840 il est modifié pour être transformé en moulin à farine. On retrouve même dans l’herbe devant le moulin, les deux anciennes grandes meules en pierre qui servaient à écraser le blé.
Plus tard, une petite turbine de quelques kilowatts est installée sur le moulin. Elle fournira le village de Beauzée en électricité, jusqu’à l’électrification de la région.
La grande bâtisse à gauche date des années 1950. Elle est venue se rajouter dans l’alignement du moulin, de l’habitation du meunier et du hangar agricole.
La famille recueillie devant le moulin à eau adossé à la maison du meunier (au fond) et le bief désaffecté qui alimentait autrefois le moulin à partir de l’Aire.
Rencontre avec les nouveaux propriétaires Andréas et Jetti, un couple de retraités hollandais très accueillants.
Rencontre avec Armand Boucheret, un ancien du village qui a travaillé dans les champs autour de la Papeterie pendant une dizaine d’années.
Deuxième pèlerinage avec Marino, Bernard et Martine, Magali et Avel, Jean-Louis et Nur, pour essayer de reconnaître les lieux, après une étude minutieuse de tous les documents militaires et familiaux.
Grâce à l’amabilité du Maire de Beausite Didier Zambaux, natif du lieu ainsi que pratiquement tous ses aïeux, nous avons pu visiter tous les lieux des combats, y compris le champ où est très probablement mort Aimé.
Son grand-père lui racontait que plusieurs soldats avaient été enterrés à la hâte en bordure de ce champ pendant les combats avant d’être transférés plus tard dans le cimetière militaire de Rembercourt. La couche de terre meuble, de seulement quelques dizaines de centimètres au-dessus du sol rocheux compact laisse supposer la précarité de ces tombes. On recouvrait le visage du soldat avec sa couverture de campement et on jetait par-dessus quelques pelletées de terre caillouteuse.
Le champ où est très probablement mort Aimé. Ce qui frappe surtout c’est que ces lieux n’offrent aucune anfractuosité pour se protéger des balles. Nous sommes allés dans ce champ après une forte pluie, et la boue collait terriblement aux chaussures par mottes entières. Nous avons pensé avec émotion à tous ces soldats qui devaient s’y coucher à plat ventre pendant des heures pour survivre.
Nous avons pu nous recueillir sur ces lieux chargés d’histoire nationale et familiale.
On estime qu’il y a environ 300 soldats dans la commune dont les corps n’ont jamais été retrouvés.
Visite de la stèle d’un soldat avec le Maire de Beausite.
Au loin, la Papeterie vue du champ de bataille. La famille en bordure du champ (La papeterie au fond)
Aimé a peut-être fait une dernière prière ici à l’église de Séraucourt.