Marie-Henriette Marmottans, dite Marinette, se destinait à être pianiste-concertiste. Elle fait de brillantes études au Conservatoire de Toulon avec un premier prix de virtuosité à la clef, formée par son cher professeur Escoffier. Malheureusement, la guerre de 39-45 est venue interrompre ses rêves à 21 ans.
En 1945, à la fin de la guerre, Baptistin fait embaucher temporairement sa fille à l’Arsenal, dans son propre Service comme secrétaire. Il se trouve que mon futur père, Louis, travaille dans le Service de Baptistin comme agent-technique.
C’est là qu’ils se connaissent et commencent à se fréquenter. Elle le surnomme « Lou ». Lors d’une partie de pêche en bateau au Brusc avec des amis du bureau, elle disait toujours avoir attrapé le plus gros des loups !
La demande en mariage aura lieu sur la jetée du port du Brusc le jour où les deux amoureux attendaient de constater de-visu le micro-tsunami anticipé après le premier essai nucléaire sous-marin à Bikini du 25 Juillet 1946.

Ci-dessus à Port-Cros. Louis à l’extrême gauche, Marinette à l’extrême droite.



A droite, à son mariage, à la sortie de l’église on voit Monique Moutet dans la haie d’honneur faire le salut des cheftaines !

Ca y est ! On arrive ! La moitié Papel de la bande des 6 est réunie ! (A Callas)
Elle a enchanté ma jeunesse en jouant du piano pour moi tout seul pendant des heures, et m’a sûrement donné mon goût prononcé de la musique classique.

Marinette et « Lou » au Brusc vers 1980. Elle lui disait innocemment : « Quand l’un de nous-deux va mourir, je ne sais pas ce que je vais devenir ! »

Elle finit paisiblement ses jours dans la maison de retraite de Bernard et Martine aux Charmettes, entourée de ses enfants et petits-enfants qui y travaillent.
Sa dernière grande amie et complice a été Alice Guigues née Borel en 1914 au Tonkin, également résidente aux Charmettes. Une charmante vieille dame, fluette mais ayant conservé toutes ses facultés intellectuelles. Son histoire est très romantique. Sur le bateau qui la ramenait vers le Tonkin et ses parents colons planteurs de café et éleveurs de bétail, après des vacances en France, elle rencontre un beau jeune homme français du Liban, qui partait s’installer comme médecin à Hanoï. C’est tout de suite le coup de foudre entre eux. Elle a tout juste vingt ans. Malheureusement Pierre meurt d’une leucémie fulgurante peu de temps après leur arrivée, à l’âge de 31 ans. Elle se mariera trois ans plus tard avec Maurice, le frère de son grand amour, mais ne l’oubliera jamais.
Marinette rend son dernier soupir dans les bras de Marino, qui venait la voir tous les soirs. Ses cendres seront dispersées pour moitié sur le terrain de notre maison du Brusc et pour moitié au Casset devant l’église du village.

Toute la famille est là, le jour de la dispersion des cendres au Casset, près du Monétier.

Une vue du village du Casset photographié à l’époque où elle était jeune.