Mais il a beaucoup d’autres passions : la poésie et le théâtre d’abord, puis la peinture, mais dans un style plus contemporain que celui de son père. Il est un grand philatéliste, comme son père, et fait même de la spéléologie. Je me souviens aussi des séances de marionnettes qu’il organisait pour nous gamins, avec un vrai théâtre, des vrais personnages et des histoires de son cru.
Son admiration sans bornes pour les explorateurs des régions polaires, Barentz, Amundsen, Scott, Shakelton, Charcot puis pour Paul-Emile Victor, commença très tôt dans l’adolescence. Il lit tous les ouvrages qu’il peut se procurer, assiste à des conférences, étudie point-à-point sur des cartes des itinéraires fictifs et apprend même des rudiments de la langue esquimau. C’est pour pouvoir participer plus tard à une expédition polaire qu’il oriente ses études vers la médecine. Il fera d’ailleurs plusieurs voyages dans le grand-Nord, les derniers avec femme et enfants, certes pas dans les mêmes conditions aventureuses que ses héros, mais très exceptionnelles pour l’époque.
Il dit dans « Toulon des années trente » :
"J’ai effectué plus tard une dizaine de voyages en Scandinavie qui m’ont conduit du Danemark au Cap-Nord, parcourant la Laponie quand elle n’était pas encore trop touristique, visité les lieux et les musées qui pouvaient me rappeler les héros de ma jeunesse, gagné le Spitzberg sur le bateau-poste norvégien et même navigué quelques heures entre les glaces flottantes aux approches de la banquise. Et puis, grâce à de patientes recherches, j’ai pu réunir une bibliothèque de plus de trois cents ouvrages anciens ou semi-modernes sur les régions polaires et leur découverte, certains fort rares. Je les ouvre de temps en temps … pour le plaisir."
Au début des années cinquante, une autre passion le dévore, le Jazz Nouvelle-Orléans, très en vogue à cette époque. Il forme avec des amis médecins, le « doctors’ jazz society » où il joue du trombone à coulisse. Ma tante Dédée les accompagne au piano, mais son point fort à elle, c’est les contacts qu’elle noue pour lui dans ce monde très fermé. Dans l’effervescence de ces réunions, quelques artistes nationaux et internationaux renommés joueront épisodiquement avec eux.

Au mariage de Zabeth et Pierre.
De gauche à droite : Dédée, Bernard, Rodino, Tony, Michel, François et Baroni
Ensuite, (ou en même temps ?), il se retourne à nouveau vers l’écriture avec des contes pour enfants. Passionné par l’histoire, en particulier celle de Toulon, il écrit plusieurs livres où se mêlent grands faits historiques et petites anecdotes qui soutiennent l’intérêt du lecteur de bout-en-bout. Il est Président de l’Académie du Var et donne de nombreuses conférences sur le vieux-Toulon qu’il connait sur le bout des doigts ! Pour toute son œuvre il reçoit le titre de Chevalier des Palmes Académiques, et son nom est donné à une terrasse arborée près de la Maison de la Créativité, sur le site de l’ancien hôpital Châlucet.
Là encore Dédée est d’un grand secours, lui qui est d’un caractère assez réservé. Elle le pousse à se mettre en valeur.
Une vie très bien remplie donc, et dont il restera de multiples traces grâce à ses nombreux écrits, y-compris sur ses souvenirs de jeunesse, comme dans « Toulon Nostalgie » ou « Toulon des années trente ». C’est principalement cette partie qui nous intéresse ici pour rendre plus vivant cet arbre généalogique.


