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Troisième tableau : Augusta, la fermière

vendredi 2 mai 2025, par Gihelpe

Peu après le décès de Marie Bize, ils partent s’y installer complètement. Devenue fermière, Augusta avait un grand poulailler et de nombreux lapins. La légende dit qu’elle avait « opéré » une poule qui avait avalé un clou. Elle saignait et dépeçait les lapins après les avoir estourbis d’un coup de pilon sur la nuque.
Elle saignait aussi poules et canards avec son petit couteau pointu et les plumait sans états d’âme ! Elle vendait œufs, poules et lapins et préparait des paniers de raisin pour la vente au détail sur le marché. Ma mère, jeune mariée, l’aidait parfois à couper aux ciseaux, les grains abimés, pour une meilleure présentation des grappes.

Augusta avait d’autres dons « occultes », en particulier celui de ne pas craindre le feu : pour le prouver elle baladait ses mains dans les flammes qui sortaient de la cuisinière à bois. Elle savait aussi « enlever le feu » à ceux qui avaient attrapé une insolation, avec un verre d’eau maintenu au-dessus de la tête du malade et quelques incantations magiques. Certains juraient même avoir vu l’eau bouillir dans le verre au moment où le feu sortait du corps !

L’épicière Marie-Jeanne du Brusc disait à Bernard (quand il était jeune médecin) qu’elle se souvenait très bien d’Augusta qui lui vendait ses œufs fermiers. Il faut dire que le Brusc a toujours été un lieu privilégié de la famille Tremelet qui y passait régulièrement ses vacances d’été. Ils y allaient avec la diligence, la « patache » tirée par trois fringants destriers, entre La Seyne et Le Brusc, avec arrêt à Reynier (Six-Fours). Ils louaient régulièrement un petit cabanon dans les Pavillons-Cornille.

Tante Elisa nous racontait volontiers qu’un jour, adolescente, elle y avait cassé toute une pile d’assiettes, à cause de celle de dessous qui était fendue, et qu’elle vidait tous les matins le seau d’aisance sur la pente au-dessus de la route. La pauvre avait aussi reçu en pleine figure un poulpe vivant, jeté vers la rive par des jeunes qui pêchaient dans les rochers. Le poulpe s’était enroulé autour de son visage de toutes ses tentacules et ventouses. Elle y a quand-même survécu !
Ils allaient faire leurs courses à l’épicerie ISNARD du village, tenue par une certaine demoiselle du même nom.

D’après les informations du recensement de 1911, il s’agit probablement de Marie Isnard née en 1867, célibataire, qui vivait rue Victor Hugo à Reynier avec sa petite nièce Marie-Claire Isnard née en 1892, sa mère Mathilde étant décédée en 1895. Elles faisaient donc sans doute l’aller-retour avec la patache tous les jours pour se rendre à son magasin et en revenir.

Ils ne se doutaient pas alors que les chemins de nos familles se croiseraient quelques années plus tard, puisque Marie Isnard était une petite cousine, de mon grand-père Baptistin Marmottans ! (voir le lien de parenté dans la planche 21 et le § 21.6

Le magasin se trouvait en bas de la grande maison (la deuxième à partir de la droite).

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