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Le Tonton vigneron

lundi 5 mai 2025, par Gihelpe

Au début, il était vigneron et exploitait les deux hectares de vignes de la campagne des Moulières.
On se souviendra toujours des vendanges qu’il organisait à la fin de l’été à tour de rôle avec les autres voisins vignerons.

A midi ma grand-mère et ma mère préparaient des énormes tablées en plein air où on dégustait des moules crues, à la grande frayeur de ma mère (sans doute avec le souvenir de la sœur de Dédée morte de la typhoïde à 17 ans après en avoir consommé).
Les cornues en bois étaient transportées par 2 ou 3, avec des très longues brouettes en tubes métalliques, qui circulaient entre les rangées de vignes.
On n’oubliera jamais l’odeur caractéristique du cellier, le pressoir manuel à vis, la cuve en béton pour laisser fermenter le raisin, les tonneaux en bois cerclés et les pastilles de soufre pour brûler l’oxygène. Zabeth se souvient qu’on participait aussi à l’effort général en foulant aux pieds le raisin dans les cornues. Quel délice de s’enfoncer dans les grappes et de sentir les grains éclater et nous chatouiller entre les doigts de pieds en passant à travers !
L’histoire dit qu’étourdi par les vapeurs d’alcool, Tonton avait fait un malaise un jour dans la cuve pleine de jus de raisin en fermentation et n’avait été sauvé que par la présence d’esprit de mon père.
Un jour de vendanges, pendant le repas avec tous les voisins vendangeurs, quelqu’un a demandé brusquement à la cantonade « Il est où, le Fernand ? » et un autre a répondu d’un air entendu « Il est dans les vignes avec la Decugis, c’est pas la peine de les déranger ! ». Certains avaient eu l’air choqués ! … Peut-être que le mari de la grande blonde sympathique aussi !
Marius Autran, un historien de La Seyne, nous raconte :
"Au début de l’automne, le quartier des Moulières et celui des Plaines où abondaient les vignobles, connaissaient une animation fébrile. Pendant une quinzaine de jours, chaque lopin de terre était vendangé. Le raisin foulé aux pieds sur la planche de la tine, bouillait ensuite pour produire le vin nouveau, tandis que le marc passait à l’alambic, donnant l’aïgue-ardènt qui raclerait le gosier des hommes.
Après les dures journées de labeur où les familles se donnaient la main, on préparait la fête des vendanges qui verrait les poulaillers et les clapiers payer un lourd tribut à la satisfaction des solides appétits.
Les femmes préparaient les raviolis et, pour la pâtisserie, leur grand savoir-faire les dispensait de se rendre en ville chercher les gâteaux. Et puis, quand le festin était terminé, quand les plats et les toupins étaient curés jusqu’à la dernière miette, on dansait au son d’un phonographe nasillard, ou l’on chantait des chansons et le répertoire paillard qui n’était pas ignoré, soulevait les véhémentes protestations de quelque grand-mère un peu pudibonde."

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