On s’est souvent interrogés sur l’origine du nom des Papel. Venait-il d’Espagne ou du Portugal ? Avait-il été amené par des réfugiés économiques fuyant la misère de ces pays en espérant trouver du travail dans les mines de charbon de la Grand-Combe ?
D’après nos recherches de généalogie, il n’en est rien. Il y a au moins deux grands « clusters » de Papel en France. Un à la Grand-Combe, l’autre dans le Limousin. Le nôtre, celui de la Grand-Combe date au moins de 1500 sans qu’on sache remonter plus avant. C’est Fernand-Marius le Tonkinois qui a marcotté en 1877 une branche des Papel à Toulon à l’occasion de son service militaire et d’une belle histoire d’amour.
En ce qui concerne les Tremelet, l’origine se trouve à Corbeil-Essonne qui est maintenant une banlieue au sud de Paris. Jean-Baptiste Tremelet et son frère Eugène, sont les deux seuls membres de la famille à être descendus à Marseille. Jean-Batiste épouse en 1847 l’irrésistible marseillaise Thérèse Bonhomme, et y démarre une branche prolifique, dont son fils Louis Tremelet, mon arrière-grand-père peintre-à-l’huile.
Côté Marmottans, on situe nos origines à Sainte-Foy en Tarentaise, un petit village de 1500 âmes, un peu au Sud du Mont-Blanc à une dizaine de kilomètres de l’Italie. C’est Pierre-Henri Marmottan, menuisier de son état, qui a migré vers Toulon vers 1835, sans doute pour des raisons économiques. Au passage le nom a gagné un « s » à la fin, à cause de l’écriture curviligne d’un préposé de l’état-civil particulièrement artiste. C’est du moins ce que mon grand-père Baptistin nous a toujours dit !
Les grand-parents Guglielmi de ma grand-mère Madeleine, venaient, eux, de Vallebona en Italie, tout près de Vintimille. C’est vers 1855 que les aïeux Guglielmi ont dû passer la frontière, pour venir s’installer à Toulon. Il semble que cette migration ait eu lieu simultanément avec plusieurs autres membres des familles Guglielmi et Biancheri, familles très liées par ailleurs.
Il est étrange de constater que la plupart de nos aïeux paternels et maternels fondateurs ont migré vers Toulon à peu près à la même époque, vers 1850 !
Par contre, si on peut les remercier d’être à l’origine de notre existence, on ne peut pas dire que ça leur a porté chance personnellement. Des quatre marcotteurs familiaux : Fernand-Marius Papel et Jean-Baptiste Tremelet sont morts du Choléra, Laurent Guglielmi est sans doute mort de la Variole. Il n’y a que Pierre Henri Marmottan qui semble avoir échappé à cette hécatombe macabre, et être mort tranquillement dans son lit ! (Voir aussi l’Annexe 11 du Volume 2 sur les épidémies au 19ième siècle)
Toujours est-il que d’un côté comme de l’autre on ne trouve aucun personnage historique de renom, ni Général victorieux, ni scientifique génial, ni artiste célèbre ! Par-contre on trouve à foison, des cultivateurs, des mineurs de fond, des pêcheurs, des ouvriers à l’Arsenal, des menuisiers, des charpentiers de marine, des mécaniciens, des tourneurs-sur-métaux, des forgerons ou des quincaillers. On trouve même un garde-champêtre, un marchand de parapluies, un débiteur de tabac, un préposé à l’octroi, un tailleur d’habits et un marchand de musique.